comment la stratosphère peut devenir l’espace militaire de demain

comment la stratosphère peut devenir l’espace militaire de demain


Depuis le 4 février, les Etats-Unis ont détruit un ballon chinois qu’ils accusent Pékin d’en avoir un vrai « beau » avions-espions à travers le monde, les tensions autour de leur utilisation ne cessent de monter. En quelques jours, trois autres objets volants mystérieux ont été abattus au-dessus des États-Unis et du Canada. Mercredi, c’était au tour du Japon d’accuser la Chine après une nouvelle analyse d’objets volants non identifiés ayant survolé son espace aérien ces dernières années. En revanche, l’administration militaire de Kiev a confirmé mercredi soir avoir tué plusieurs personnes « des ballons » La Russie a envoyé tester ses systèmes de défense aérienne dans la capitale de l’Ukraine.

Pleinement conscient de cet intérêt à l’international « des ballons »ces cas mettent en lumière le défi posé à des fins militaires et stratégiques par la stratosphère, la zone de l’atmosphère terrestre qui s’étend de 12 à 50 kilomètres d’altitude.

zone grise

Si l’utilisation de la stratosphère comme espace militaire n’est pas un fait nouveau, « généralement, l’espace entre 30 et 100 km d’altitude a traditionnellement été moins utilisé par les armées »souligne Paul Warer, chercheur à la Fondation des études stratégiques et spécialiste des questions spatiales. « Nous considérons cela comme une zone grise, poursuit le spécialiste. Et c’est là qu’il est difficile de faire voler les avions car la pression de l’air diminue avec l’altitude et au bout d’un moment, cela ne suffit plus pour fournir suffisamment de portance. »

Les ballons stratosphériques ont été utilisés dans le passé. Pendant la Seconde Guerre mondiale, une opération japonaise a permis d’envoyer des ballons chargés d’explosifs pour atteindre les États-Unis. Les propriétés particulières des ballons stratosphériques, longtemps négligées par les militaires, suscitent à nouveau l’intérêt des puissances étrangères.

Ils sont capables de surveiller et de rester dans une zone plus longtemps que les satellites

« L’un de leurs avantages est qu’ils sont moins chers que les outils de surveillance de type avion ou satellite », confirme Paul Warer. Un autre avantage: « ils sont capables de surveiller et de rester sur une zone plus longue que les satellites qui sont constamment en orbite autour de la Terre », précise le chercheur de la Strategic Research Foundation. Ainsi, l’avion vous permet d’obtenir un « surveillance permanente » et de « moyen pas cher ».

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Des ballons difficiles à détecter

Discret et peu visible, le Pentagone a récemment annoncé avoir procédé à des ajustements sur ses radars pour repérer d’éventuels ballons.. « Jusqu’à présent, parce que nous n’étions pas particulièrement intéressés par eux, ces objets auraient pu être difficiles à détecter. »analysé par un spécialiste de l’espace.

Selon le type d’utilisation, les ballons peuvent être utilisés à la fois pour l’imagerie et l’écoute. « Si vous voulez capter les émissions radar, par exemple pour la surveillance électronique, vous pouvez installer ce type de capteur. »détaille Paul Warrer. « Théoriquement, il y a même la possibilité d’installer de simples réflecteurs radar, des composants passifs qui, lorsqu’ils sont éclairés par des radars ennemis, renverront une partie du signal qui permettrait de récupérer des informations le concernant. »

Avec lui « capacités asymétriques »les ballons stratosphériques pourraient donc « est un vrai défi pour l’avenir ». « Il reste à voir à quel point ils sont utiles »qualifie le chercheur.

Projets en développement

En France, le Centre de recherche spatiale (CNES) utilise des ballons depuis plus de 60 ans. Ainsi, 4 000 ballons ont été envoyés dans la stratosphère, « mais tous à des fins scientifiques », explique Vincent Dubour, responsable des opérations ballons au CNES L’Express. Mais l’industrie française a plusieurs projets. Depuis 2019, la société française Hemeria a développé un ballon manoeuvrable CNES capable de soulever une importante charge utile.

Parmi les programmes encore en développement figure Thales Alenia Space, baptisé Stratobus. Lancé en 2016, il consiste à positionner des dirigeables autonomes dans des ballons stratosphériques à une altitude de 20 kilomètres. « Il s’agit notamment d’assurer une surveillance à long terme d’un certain territoire ou d’offrir des services de télécommunication », explique Paul Warer. Ainsi, après l’affaire des montgolfières chinoises, la stratosphère pourrait devenir le nouvel espace militaire de demain.