Aide militaire à l’Ukraine : la France, un partenaire discret… mais indispensable

Aide militaire à l’Ukraine : la France, un partenaire discret… mais indispensable

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« Nous utilisons plus de 300 types de radars, mais ce sera la cerise sur le gâteau. » Vêtu d’une chemise de sport kaki, Oleksiy Reznikov, ministre de la Défense de l’Ukraine, le 1er février, en visite à l’usine Thalès de Limour (Esson), montre sa satisfaction à son collègue français Sébastien Lecornu. C’est ici que l’énorme Ground Master 200 (GM200) est produit, dont Kiev recevra une copie. Déjà vendu dans plus de dix pays et déployable en seulement dix minutes, ce radar automoteur est le meilleur pour détecter les avions volant à haute altitude, les drones lents volant à basse altitude et même les tirs d’artillerie.

Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la France veut enregistrer son aide à long terme. Il ne s’agit plus seulement de puiser dans ses armées des équipements anciens ou modernes, mais d’y connecter l’écosystème militaro-industriel et de le faire connaître. Au ministère des Armées, on note que « les Ukrainiens font des demandes individuelles par pays » et que la France est « très bienvenue en défense aérienne, mais aussi en artillerie ».

Outre le GM200, financé par un fonds spécial de 200 millions d’euros pour soutenir l’Ukraine, la France dotera « au printemps » l’Italie d’un des systèmes sol-air moyenne portée les plus avancés. : SAMP/T – MAMBA. Il livrera également douze nouvelles armes à César. Ils ne proviendront pas des stocks de l’armée comme les dix-huit premiers, mais proviendront directement de Nexter, qui a accéléré ses cadences de production. De deux machines produites dans le mois d’avant-guerre, le groupe industriel se félicite d’avoir porté le nombre à six en début d’année.

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© / Presse artistique

En ajoutant les 19 offerts par le Danemark, les Ukrainiens disposeront bientôt d’une flotte de 48 de ces obusiers automoteurs (l’un des premiers livrés par Paris) d’une portée de tir de 40 kilomètres. Les militaires apprécient leur précision, leur mobilité et la facilité d’entretien du châssis à roues par le personnel d’entretien agricole. Les adaptations industrielles s’appliquent également aux munitions. Un jour avant l’arrivée d’Oleksii Reznikov, la France a lancé un partenariat pour produire plus d’obus de 155 mm en utilisant de la poudre d’Australie. Et si Kiev a besoin de nouveaux missiles Aster pour son MAMBA, Paris et Rome viennent d’en commander 700 au constructeur français MBDA.

La France est plus discrète

Bien sûr, ces quantités sont bien loin des États-Unis et inférieures à celles de l’Allemagne, qui avait des armes déclassées dans son inventaire. Compte tenu de sa part dans l’aide européenne, le soutien de Paris à l’Ukraine est classé 3e par l’Institut de Kiel, derrière Berlin mais devant Londres. Aussi, l’armée française a déjà formé 700 soldats ukrainiens (démineurs, opérateurs Kaiser). Et « sur les 15.000 soldats ukrainiens qui seront formés cette année » via l’Union européenne, elle « en formera dans un premier temps 2.000 », souligne le ministère des Armées.

Plus discret que Washington sur ce dossier, Paris garde aussi secret le montant total de son aide, certains équipements ou leur nombre. Que peut-elle donner d’autre ? « Il peut continuer à fournir des exemples de véhicules qu’il supprime progressivement, tels que le transport de troupes VAB ou l’AMX-10 RC [blindés de reconnaissance équipés d’un canon]mais rien de plus que de réduire sa capacité opérationnelle », souligne Léo Perri-Peignet, chercheur en armement et chercheur à l’Institut français des relations internationales.

Paris a choisi de ne pas commenter officiellement ses chars Leclerc et ses avions de chasse Mirage 2000. Kiev ne va pas mettre beaucoup de pression sur elle pour ces deux armes de pointe pour le moment, d’autant plus que les Ukrainiens ont obtenu des Allemands qu’ils débloquent l’approvisionnement du char occidental le plus courant du continent, le Leopard 2. Pour les avions de chasse, ils préfèrent cibler les F-16 américains, qui sont les plus utilisés au monde, sachant que la France, si elle devait donner son feu vert pour fournir les Mirage 2000, ne pourrait fournir qu’un petit nombre d’appareils.



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